C’est parfois cela : une sorte de langueur,
Aux oreilles l’horloge sonne à n’en plus finir ;
Au loin les roulements du tonnerre qui se meurt.
J’entends comme des voix inconnues et captives,
Comme des plaintes et des gémissements,
Un cercle mystérieux lentement se resserre,
Mais dans ce gouffre de murmures et de sons
Un bruit s’élève qui domine tous les autres.
Et le silence autour est si irrémédiable,
Qu’on entend l’herbe pousser dans la forêt,
Le Mal rôder sur terre en portant sa besace…
Mais voilà que soudain on distingue des mots (…)
Anna Akmatova